Contribution et régulation de l’ébullition sur les émissions totales de méthane par les lacs de la région tempérée du Québec
Le méthane (CH4) est un important gaz à effet de serre, environ 23 fois plus puissant que le dioxyde de carbone (CO2).Dans les écosystèmes aquatiques, l’ébullition représente possiblement une part importante des émissions totales de CH4. Ce processus est toutefois rarement quantifié de façon simultanée avec les flux diffusifs. De plus, la régulation des émissions de CH4 dans les lacs ainsi que la contribution de l’ébullition aux émissions totales demeurent grandement méconnues. Cette étude examine principalement cette problématique dans les lacs en milieu tempéré québécois. Nous avons mesuré le flux de CH4 vers l’atmosphère par ébullition (en utilisant des trappes à bulles) et par diffusion (en utilisant une chambre flottante) pour la période sans glace de mai à novembre 2012 sur trois lacs situés à la station de biologie des Laurentides. Les résultats montrent que l’ébullition ne représente qu’un faible pourcentage des émissions totales de CH4 pour ces systèmes et n’est observée majoritairement qu’en zone littorale. La température de l’eau et des sédiments augmente à la fois les flux par diffusion et par ébullition, bien que ces derniers soient beaucoup plus sensibles à la température. Par conséquent, la contribution de l’ébullition sur les émissions totales de CH4 est plus élevée durant l’été et dans les environnements chauds et peu profonds tels que la zone littorale des lacs. Bien que ceux-ci soient faibles, les flux de CH4 par ébullition doivent être inclus dans les budgets aquatiques de gaz à effet de serre et cette étude fournit les outils nécessaires afin de les quantifier de façon plus efficace.
Lennie Boutet, Yves Prairie et Paul del Giorgio
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